Épisode 18 – Contes de Foot
JUAN ROMAN RIQUELME
Et quoi de mieux que finir ce récit par une opposition Maradona-Riquelme, deux joueurs intrinsèquement différents mais que tout n’opposait pas forcément, bien au contraire. Issus des quartiers difficiles de Buenos Aires, formé aux Argentinos, adulé à Boca, les deux meneurs se partagent un gâteau dont Riquelme héritera finalement de la plus grosse part. En 2008, il est élu par les fans de Boca Juniors plus grand joueur de l’histoire du club, devant El Pibe de Oro, une récompense méritée au vue d’un joueur dont l’attachement, la fidélité et le dévouement n’avaient plus de secret pour personne.
Riquelme avait quelques défauts c’est vrai, mais il respirait le football, un football construit autour d’une maitrise parfaite du cuir, d’une vision du jeu fantastique et d’une protection du ballon à rendre fous n’importe quel adversaire. Si son nom ne ressort pas souvent dans la liste des plus grands tireurs de coups-francs, Juan Roman était une arme redoutable sur cet exercice, en inscrivant des dizaines de buts sous les couleurs de Boca, de Villareal et des Argentinos Juniors.
Riquelme, c’est aussi et surtout un surnom myhtique, El Ultimo Diez, le dernier des numéros 10, un clin d’œil remarquable au style de jeu plus lent du meneur ou ailier argentin, dans la droite lignée d’un numéro sacré au pays des Kempes, Maradona, Ortega ou même Leo Messi aujourd’hui. Les critiques sur sa nonchalance et son palmarès limité, le joueur les a toujours écoutées, comprises, entendues, mais il préférait les esquiver comme il esquivait les défenseurs, avec facilité, classe et élégance, l’Argentine dans toute sa splendeur.
Son passage européen n’a jamais entaché sa popularité immense en Amérique du Sud et en Argentine, en témoigne la construction d’une statue à son effigie au musée du club, qui n’a visiblement pas laissé indifférent le prodige argentin. Vidéo. La vidéo ne durera probablement que 5 minutes, elle pourrait durer 45, et Riquelme, lui, nous régalait pendant 90, pendant les dix-huit saisons d’une carrière riche et palpitante, la carrière d’un dribbleur qui faisait lever les foules et chavirer le cœur des bosteros de Boca Juniors.
La légende du club raconte qu’une fois sur place, on peut y voir Juan Roman écarter les oreilles lentement, écouter la Bombonera rugir son nom une dernière fois, à jamais, pour l’éternité.
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